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10 janvier 2017 2 10 /01 /janvier /2017 12:08

Une merveilleuse année 2017 à tous, que celle-ci vous soit porteuse à tous niveaux, qu'elle nous invite à la sérénité, à l'ouverture à soi et aux autres, à la réalisation de projets qui nous ressemblent et nous rassemblent...

 

 

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24 novembre 2016 4 24 /11 /novembre /2016 11:36

Il est des palmes d'or dont on ne comprend le sens ni même l'ambition. Il en est d'autres qui vous laissent indifférents, vous choquent ou vous dépassent. Et puis, il y a des palmes cannoises dont vous ne sortez pas indemnes. Le ruban blanc, La vie d'Adèle ou Dheepan font partie de celles-ci. Dix ans après Le vent se lève, Ken Loach revient à Cannes pour décrocher cette année une nouvelle palme qui a le mérite de remuer le public et la critique.

Ken Loach est loin d'être un réalisateur qui filme à la légère. Il est de ceux qui utilisent leur caméra pour dénoncer les injustices et la violence de la société. Dans moi, Daniel Blake, il ne déroge pas à sa règle. Une fois de plus, il filme la réalité sociale dans ce qu'elle a de cruelle, sombre et fatale.

Daniel Blake est un menuisier de 59 ans qui vient d'être victime d'un accident cardiaque. Il est alors contraint de s'arrêter de travailler, sur les conseils des médecins qui le suivent. Objectif pour lui : obtenir des indemnités d'invalidité. Daniel Blake va vite découvrir, au fil de ses rendez-vous au Job Center, équivalent de notre Pôle Emploi, qu'il va devoir faire face à un véritable parcours du combattant. Mais combattre contre l'administration anglaise n'est-il pas perdu d'avance ? C'est tout le paradoxe et l'absurdité du système social anglais que dénonce Ken Loach. L'enfermement dans des process vieux de l'époque victorienne et qui malgré les dégâts qu'ils occasionnent auprès du genre humain, ne sont jamais remis en question.
 

La vérité selon Ken Loach....
La vérité selon Ken Loach....

Heureusement, comme dans tous les films de Ken Loach, la noirceur de la vie laisse de temps en temps la place à des rayons de soleil et de solidarité. Daniel Blake croise en effet le chemin d"une jeune mère célibataire, élevant seule ses deux enfants et en recherche d'emploi.

Le film de Ken Loach n'est pas seulement une triste satyre de la social-économie anglaise, il est aussi un film qui aborde et fait se rencontrer plus d'une thématiques. Outre la dangerosité et la perversité d'une administration ubuesque, Moi, Daniel Blake est aussi un film sur la solitude, celle des victimes du système qui finissent par se couper du monde et d'eux-mêmes, celle également de ces hommes ou femmes abandonnées par leur moitié, après un décès tragique ou une rupture non programmée.

La vérité selon Ken Loach....
La vérité selon Ken Loach....

Le conflit de génération apparaît aussi en filigrane. Là où il pourrait se limiter à un obstacle réel, il devient une force. C'est d'ailleurs tout le message du réalisateur lorsque par exemple, le jeune voisin de Daniel Blake, qui fait du e-commerce sa principale source de revenu, aide Daniel à remplir les fichiers en ligne de l'administration. Katie pourrait être la fille de Daniel Blake, d'autant qu'on apprend que ce dernier est veuf et sans enfant. Katie elle manque d'une figure paternelle pour l'épauler par exemple dans l'éducation de ses filles. C'est une relation de père-fille, d'amitié et de respect mutuel, qui s'instaure tout au long du film, d'une beauté naturelle et lumineuse. Ces deux êtres en perdition qui se connaissent à peine ne se lâchent pour ainsi dire plus, comme si couper le lien, ne serait-ce que momentanément, serait comme briser ce cordon qui les rattaché à la vie.

La vérité selon Ken Loach....

L'émotion est donc une composante dont s'empare Ken Loach avec brio. Loin son idée de faire pleurer dans les chaumières, juste cette colère qui l'habite et dont il a envie de se servir pour susciter une prise de conscience. Comment ne pas être frappé en plein cœur par cette scène où Katie, accompagnée par une association caritative pour faire ses courses, se jette sur une boîte de raviolis pour combler sa faim ? Car c'est bien la réalité de 2016 et non le reflet la société anglaise du XIXème siècle. Les individus crèvent de faim, sont en proie à une misère sociale dont on pensait qu'elle avait disparu.

La vérité selon Ken Loach....

Ken Loach, à 80 ans, n'en a visiblement pas fini avec l'art de la dénonciation et la direction d'acteurs de talent. Moi, Daniel Blake saura bouleverser à plus d'un titre et peut-être aider certains d'entre-nous à porter un autre regard sur la précarité. Le film saura aussi faire rire malgré la gravité de son thème. En même temps que Daniel Blake tague les murs du Job Center et qu'il lâche prise comme dans un dernier sursaut d'espoir, il entraîne avec lui un public rapidement acquis à sa cause.

Bravo à la direction d'acteurs dont visiblement Ken Loach est un maître en la matière et aux prestations de Dave Johns, d'habitude réservé au genre comique et qui ici excelle dans le genre dramatique, et de Hayley Squires. Bravo au souci au souci de véracité avec un aspect documentaire non négligeable. Signalons que le réalisateur s'est rendu dans les Midlands pour rencontrer des associations ou des banques alimentaires. De même, Dave Johns a suivi un apprentissage de menuiserie. Il a par ailleurs passé 2 jours sous un pont, dans un endroit où les SDF peuvent se rendre et réparer des meubles, aux côtés d'un sculpteur sur bois pour apprendre à fabriquer des poissons que son personnage, Dan, aime sculpter. A propos de Newcastle où Ken Loach a choisi de tourner, voilà ce qu'il en dit : "C'est une région qui affirme sa différence : des générations d'hommes et de femmes se sont battus et ont développé une conscience politique très solidement ancrée".

Bref, le dernier Ken Loach est une réussite qui montre combien le cinéma engagé est devenu un genre majeur, témoin et garde-mémoire de notre époque...

La vérité selon Ken Loach....
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24 septembre 2016 6 24 /09 /septembre /2016 09:57
Juste du talent...

Deux ans après le succès de Mommy, le réalisateur québécois Xavier Dolan nous revient avec Juste la fin du monde. Et comme comme déjà en 2014, il suscite une réception diverse de la part du public ou de la critique. Mais à l'arrivée, il résulte que celles et ceux qui avaient pu percevoir sa façon de filmer et de capter les émotions sont ici encore celles et ceux qui apprécieront le film. Alors oui, on peut reprocher à Xavier Dolan de n'avoir pas fait preuve d'imagination et de créativité en transposant au cinéma la pièce de Jean-Luc Lagarce, auteur de théâtre français mort du sida en 1995. En clair, le réalisateur se serait juste arrêté à une mise en scène théâtrale en oubliant les codes du cinéma...

Sauf que...à l'issue des 1h37 que dure la projection, la facilité ne semble pas avoir été le moteur de Xavier Dolan.

Juste du talent...
Juste du talent...

Rappelons le sujet du film et donc de la pièce : un jeune homme rentre chez lui après 12 ans d'absence. Des retrouvailles familiales où le mot même de retrouvailles semble un non sens tout au long du film. Alors que l'ensemble des protagonistes de ce huit-clos se demandent pourquoi le fils "prodige" est revenu sans prévenir, le spectateur lui connaît la raison. C'est ce décalage qui vient aussi créer une des tensions présentes dans le film. Le spectateur est dans l'attente de la révélation. Chaque scène forte laisse supposer que l'aveu va tout faire exploser. Mais la moralité qui saute aux yeux n'est-elle pas la suivante : tout a déjà explosé au sein de cette famille et depuis longtemps, si bien qu'un aveu, aussi dur soit-il, pourrait-il emmener plus au fond du fond les personnages ?

Juste du talent...

Comme la pièce, le film Juste la fin du monde est en filigrane un écho à l'histoire personnelle de Xavier Dolan. Comme dans J'ai tué ma mère ou Mommy, le lien mère-fils est très présent dans le film. Le réalisateur québécois a d'ailleurs récemment confié avoir fait ce film pour venger sa mère et toutes les mères. A l'instar d'un Pedro Almodovar, la figure maternelle est sublimée dans ce qu'elle a de plus simple, de plus naturel et de plus beau. Dans Juste la fin du monde, c'est à Nathalie Baye qu'échoit le rôle de cette mère de famille. Une mère qui aime son fils malgré son absence prolongée, qui ne le comprend pas mais l'aime. Transformée, sur-maquillée, exubérante, Nathalie Baye incarne ces mères des quartiers populaires qu'avait l'habitude de croiser Xavier Dolan dans son enfance. Des femmes qui cherchaient - parfois à l'extrême - à se faire remarquer, à avoir une place. Fantastique prestation en tout cas de Nathalie Baye qui rappelons-le avait été également choisie pour incarner la mère d'un transgenre.

Juste du talent...

Dans cette famille où chaque personnage tente de sortir de lui-même, de cracher sa colère ou ses émotions, il semble que le dialogue soit clairement impossible. D'où une des scènes du début qui pose l'ambiance : un environnement cacophonique, pour dérouter le spectateur mais en même temps vient poser le thème (une famille qui ne s'écoute plus). Effectivement, ici, on ne parle pas, on crie, on hurle, on se renvoie des piques douloureuses, on pleure, on rit trop fort mais on ne se tait que rarement car le silence incarne la mort, l'absence, l'introspection qui fait mal. Gaspard Ulliel en fils prodige est tout simplement parfait. Son charisme, son regard, ses gestes suffisent à dépeindre l'émotion qui l'envahit et ce qu'a choisi de ne pas nous dire le film. Sa soeur, incarnée à l'écran par Léa Seydoux, est elle aussi criante de vérité et de sensibilité. Maladroite, mal dans sa peau, elle peine à faire connaissance avec son frère. Et dans son cheminement complexe et quelque peu tragique, on sent la faille qui l'empêche d'elle-même. Il faut dire qu'elle n'est pas aidée par ce frère, incarné par Vincent Cassel, dont la rage pousse à la violence verbale comme seul moyen de défense ou d'expression. Quant à Marion Cotillard, elle est la belle-soeur timidie, bafouillante, et qui dans cette ambiance cacophonique, est la seule à pouvoir s'intéresser à Louis, alias Gaspard Ulliel, à ce qu'il est et représente.

Juste du talent...
Juste du talent...

Bref, vous l'aurez compris, Juste la fin du monde est un mélodrame familial qui interroge la notion même de lien familial, mère-enfant ou soeur-frère. La figure paternelle, comme toujours avec Dolan, reste absente comme une mise en évidence de la nécessité d'un père pour se construire et grandir.

Juste la fin du monde, Grand Prix et Prix du Jury Oecuménique au dernier Festival de Cannes, est un film bouleversant, dans un autre genre que Mommy. Il nous réconcilie avec ce cinéma d'auteur fait d'émotion, d'hypersensibilité, de traces personnelles. Il nous rappelle aussi combien un film est un tout artistique, fait d'une bande son choisie en osmose avec les scènes et les personnages, fait de prises de vue magnifique où la lumière de fin de journée, où le flou et la pause se côtoient pour donner sens à l'esthétique, où enfin, le fait de filmer en gros plan permet d'entrer au coeur des personnages. Ajoutons un début et une fin soigneusement léchés : le début, dans un avion, où un enfant cache les yeux de Gaspard Ulliel, scène symbolique et la fin, presque un tableau onirique, annonciateur d'une mort, d'une fin possible...

Alors, oui, la magie Dolan, on peut le dire, a encore opéré. Génie du cinéma et souvent génie incompris, Xavier Dolan n'a pas fini de réaliser des films et surtout, de se réaliser à travers ses longs métrages.

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27 juillet 2016 3 27 /07 /juillet /2016 10:20

L'été arrive et du coup, j'ai eu envie, de vous livrer quelques coups de coeur publicitaires du moment.
D'abord, citons le spot réalisé pour le lancement du parfum Double Je Urban Tropical, réalisé en partenariat avec M6 Unlimited et Publicis Media. Il s'agit d'une véritable opération de brand content communautaire. Une réussite à la fois design et stratégique qui a le mérite de rafraîchir le paysage des parfums grâce à une tonalité BD, assez novatrice pour le secteur. Une réussite due aussi à la collaboration avec Rose Carpet, une chaîne YouTube Beauté créée pour les 15-25 ans. Plus d'un million de vues depuis le 1er juillet, avouez que les chiffres parlent d'eux-mêmes. Je vous laisse en juger par vous-même !

Autre ton, autre style et quelque peu plus grave avec le spot réalisé par l'agence Buzzman pour 30 millions d'amis. Un film publicitaire qui surprend le spectateur, l'émeut et finit par susciter une réelle prise de conscience quant à l'abandon, de plus en plus fréquent en France, notamment à l'approche des grandes vacances. Le film repose sur une série de flash-back et fait intervenir des images choc pour jouer sur la corde sensible du spectateur. La dernière image met en scène une accroche percutante sur le thème de l'abandon, laquelle fait écho d'ailleurs au message de la campagne print : « Je n’ai pas besoin de 30 millions d’amis. Mais d’un seul. »

Après 30 millions d'amis, c'est au tour d'Amnesty International de choisir un ton grave pour dénoncer les bavures policières commises au Brésil. Une campagne qui s'inscrit dans l'actualité avec l'ouverture imminente des JO de Rio cet été. Le spot met en scène un jeune, visiblement athlète participant aux épreuves de course à pied. En réalité, il fuit la police. Cette campagne s'inspire d'un fait réel puisqu'en 2004, Matheus Silva, âgé de 19 ans, s'est fait abattre en 2014 alors qu'il venait de courir le 100 mètres le plus rapide de sa vie. Un spot choc et sensé éveiller les consciences. Un spot qui fait aussi écho au mouvement américain Black Lives Matter.

Après la pub, un peu de musique pour égayer votre été, où que vous soyez. Là encore, j'ai souhaité vous faire partager un coup de coeur musical.

The Last Shadow Puppets est un groupe d'indie pop anglaise que j'ai découvert par hasard en écoutant l'émission Salut les Rockeurs sur Europe 1, animée par Philippe Manoeuvre et Emily Mazoyer.

Si vous aimiez les Arctic Monkeys, vous allez adorer The Last Shadow Puppets puisqu'un des deux chanteurs n'est autre qu'Alex Turner, ex leader des Arctic Monkeys. Un groupe qualifié de récréatif par les Inrocks. Inspirés entre autres de Jacques Brel et Serge Gainsbourg, nos deux compères se laissent écouter avec plaisir, seul ou entre amis...Je vous conseille vivement le titre Everything you've come to expect en écoute sur Deezer

Avant de vous laisser bronzer en toute sérénité, je vous ajoute deux titres pour danser, chanter, vivre et être libre : Cheap Thrills de Sia et Don't be so shy d'Imany.

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25 juillet 2016 1 25 /07 /juillet /2016 21:22
13 raisons de lire Colum McCann et plus encore

Ecrites à l'été 2014, les cinq nouvelles qui composent le dernier roman de Colum McCann, Treize façons de voir, vous embarquent toute par leur style, leur ancrage dans l'actualité et leur capacité à émouvoir. Si leur thématique est chacun différente, sous-jacent, on perçoit comme un malaise, une faille qui anime les personnages, comme une dimension bancale du sujet qui menace de s'effondrer.

La justice et l'injustice sont deux thèmes qui s'affrontent, notamment dans les trois nouvelles : Treize façons de voir, Traité et Comme s'il y avait des arbres.

La première, en vrai thriller, installe la tension progressivement. On fait connaissance avec les personnages, on s'immisce dans la vie de Mister Mendelssohn, vieil homme élégant, huppé, ancien avocat new-yorkais, sur le déclins et dont la solitude est compensée par la présence de Sally, son auxiliaire de vie. Un quotidien ponctué par des déjeuners festifs chez Chialli avec son fils Elliott, un fils imbu de lui-même, hautain, fuyant et égoïste. Puis un jour, tout bascule lorsque son père est retrouvé mort à la sortie du restaurant. L'heure est au décryptage du dernier déjeuner dans ses moindres détails. Sur qui porter les soupçons : le fils indigne au coeur d'une sombre histoire d'adultère ? Le serveur, d'origine hispanique, mais aussi le père de la maîtresse d'Elliott ? Qui et surtout, pour quel motif ? La justice devra conclure mais au final, le coupable n'est-il pas déjà tout trouvé ?

13 raisons de lire Colum McCann et plus encore

Justice ou plutôt injustice dans Traité qui raconte l'histoire d'une jeune nonne, kidnappée et violée quelques années plus tôt en Amérique Latine et qui, triste hasard de la vie, retrouve la trace de son violeur, devenu apôtre de la paix.

13 raisons de lire Colum McCann et plus encore

Comme s'il y avait des arbres emprunte plus au drame social où la mort frappe telle une vengeance amère. Une courte nouvelle qui fait aussi écho à l'actualité : la haine de l'autre, surtout quand il est différent, ici, roumain.

13 raisons de lire Colum McCann et plus encore

Sh'khol est un clin d'oeil aux origines de Colum McCann : l'Irlande. On se laisse embarquer dans cette histoire riche en émotion. Au paysage poétique des falaises irlandaises répond la mélancolie de l'histoire et des personnages. Rebecca et Tomas forment une cellule familiale qui vit quasi recluse, à l'image d'une relation mère-enfant fusionnelle. Un bonheur simple et fort que vient brutalement troubler la disparition de Tomas. Le lecteur se met tour à tour dans la peau de la mère coupable et désemparée et dans celle du père absent qui reprend son rôle tant bien que mal, coupable lui aussi, non pas d'avoir "perdu" son fils mais de n'avoir jamais véritablement accepté son handicap.

13 raisons de lire Colum McCann et plus encore

Dans Quelle est-il maintenant là où vous êtes ?, la figure de l'écrivain raisonne comme un clin d'oeil au travail de l'auteur, toujours en quête d'inspiration et de mots qui sauront capter l'esprit des lecteurs.

13 raisons de lire Colum McCann et plus encore

L'inspiration chez Colum McCann est d'ailleurs souvent matière à débats lors des conférences et ateliers qu'il donne régulièrement. Pour lui, "parfois, nous écrivons notre vie à l'avance et d'autres fois, nous sommes seulement capables de regarder derrière nous. Mais en fin de compte, chaque mot que nous écrivons est autobiographique, peut-être plus encore quand nous essayons d'éviter toute autobiographie".

Quand on sait que Colum McCann a écrit une partie de Treize façons de voir à la suite d'une agression dans le Connecticut, cette citation prend tout son sens.

13 raisons de lire Colum McCann et plus encore

Bref, ce roman signe une nouvelle fois le talent de Colum McCann, sa sensibilité et sa croyance indéfectible en l'espoir d'un monde meilleur. 300 pages à lire et dévorer cet été, avant de pourquoi pas, rencontrer et dialoguer avec lui au prochain Festival America de Vincennes du 8 au 11 septembre prochains.

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18 juillet 2016 1 18 /07 /juillet /2016 23:18
 Irréprochable...et surtout impeccable !

Si vous aimez la Marina Foïs des Robins des Bois, celle qui vous fait rire par son humour naturel et parfois absurde, cette fois-ci c'est un autre visage qu'elle vous dévoilera dans le film de Sébastien Marnier, Irréprochable. Une Marina Foïs à contre-emploi et excellente dans ce nouveau rôle de composition. Décidément, elle est une actrice complète, qui sait jouer avec les émotions des spectateurs et les surprendre même là où ils ne l'attendent pas.

Le pitch d'Irréprochable : une ancienne agent immobilier, incarnée donc par Marina Foïs, qui se retrouve sans emploi, au RSA et sans logement sur Paris. Elle décide donc, à regret, de repartir dans sa province natale, en Poitou-Charente. Elle en profitera pour rendre visite à sa mère hospitalisée. Une fois sur place, Constance, replonge dans son passé. Un passé à la fois proche et lointain. Dans sa maison natale qui sent le renfermé et illustre la déchéance d'une femme délaissée, âgée et alcoolique, Constance reprend pied avec sa jeunesse et son adolescence. En enfilant ses vêtements de jeune fille, elle se pare presque d'une nouvelle identité. Elle redevient l'héroïne d'une nouvelle histoire. Et dès lors, tout redevient possible comme reprendre possession d'une ancienne vie faite de succès et d'insouciance. Constance est revenue retrouver ce qu'elle a laissé quelques années plus tôt, avec le sentiment que finalement, tout est resté intact...comme dans la maison familiale.

Mais dans son ancienne agence, l'accueil est glacial. Bien que Constance se targue d'une carrière formidable à Paris et de solides compétences sur le marché, son ancien patron rechigne à la réembaucher. Son ancien collègue, joué par Jérémy Elkaïm, refuse même de lui parler. On apprendra qu'il a eu une relation avec elle et a mis du temps à se remettre de la rupture.

 Irréprochable...et surtout impeccable !
 Irréprochable...et surtout impeccable !

Si au début, le film semble nous embarquer dans un drame social d'actualité, il va prendre soudain une nouvelle tournure en devenant un thriller psychologique, haletant et angoissant à la fois. Constance découvre qu'elle s'est fait "voler" la place par une jeune débutante. C'est à ce moment précis que tout bascule. Thème d'actualité là encore soulevé par le réalisateur : le conflit de génération.

Constance, humiliée, devient progressivement une femme perverse, manipulatrice et dangereuse. Des dessous qu'elle garde secrets au travers d'une fausse naïveté, qui lui va si bien. On aurait tendance à la croire fragile et fragilisée, à comprendre ses raisons d'agir ainsi, voire à lui donner raison et à attendre patiemment avec elle une issue dont la fin semble toute dessinée.

C'est toute une stratégie de reconquête que bâtit Constance. Première étape : s'attirer la sympathie puis les confidences de la jeune agent immobilier. Comprendre sa personnalité dans les moindres détails jusque dans ses failles. Et progressivement, faire tomber celle qui incarne désormais l'adversaire, la rivale féminine à éliminer.

 Irréprochable...et surtout impeccable !
 Irréprochable...et surtout impeccable !

Le film est excellemment mené par quatre acteurs qui nous entraînent dans leur jeu. Marina Foïs à contre-emploi crève l'écran à elle seule. On plonge avec elle dans les méandres de la psychologie humaine. On ressent comme cette injustice qui vous pousse parfois à faire votre propre loi, cet instinct de rébellion et de survie qui vous habite et vous dévore. Jérémy Elkaïm, qu'on avait vu notamment dans La guerre est déclarée et Polisse, nous surprend aussi par son expression naturelle. A la fois toujours sous le charme et l'attraction d'une Constance toute en assurance et en maturité et dans le même temps, subjugué par l'ivresse, la jeunesse et la "virginité" de Pauline, incarnée par Joséphine Japy, repérée dans Cloclo pour son rôle de France Gall et aux côtés de Lou de Laâge, dans Respire, réalisé par Mélanie Laurent. Autre acteur qui fait son apparition dans Irréprochable : Benjamin Biolay. qui incarne un fiscaliste parisien, venu en province voir sa mère hospitalisée...étonnamment comme celle de Constance. Comme à son habitude, l'acteur-chanteur ou le chanteur-acteur excelle dans ce rôle de "pervers" en mal de sexe et de relations torrides. Malsain, séducteur au regard de braise, poète romantique, Benjamin Biolay joue sur ces trois registres pour encore une fois nous faire apprécier son talent de compositeur.

 Irréprochable...et surtout impeccable !
 Irréprochable...et surtout impeccable !

Pari donc réussi pour le premier long métrage de Sébastien Marnier qui emprunte d'ailleurs quelque peu au style de Chabrol mais aussi au film Le couperet de Costa Gavras. Bref, courez voir Irréprochable et laissez-vous embarquer...A noter, La musique d'Irréprochable a été composée par le groupe électro français Zombie Zombie.

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6 juin 2016 1 06 /06 /juin /2016 09:08
Une tragédie signée d'un grand maître espagnol

Julieta, c'est le prénom de l'héroïne du dernier film de Pedro Almodovar et en sélection lors du dernier festival de Cannes. Comme déjà plusieurs années, le réalisateur espagnol est reparti bredouille, boudé par la critique du jury. Côté presse, il ne fait pas l'unanimité et en Espagne, certains vont même jusqu'à remettre en question le talent d'Almodovar.

Finalement, Pedro Almodovar est à l'instar de Woody Allen, un metteur en scène qui a bâti son succès sur l'observation intime de chacun, la psychologie et les relations humaines. Les deux artistes ont également en commun le fait de partager le même reproche qui leur est fait depuis quelque temps : l'impossibilité à se renouveler.

Alors, oui, si on en revient à Julieta, au fil des scènes, on retrouve la patte d'Almodovar et surtout, les thématiques qui lui sont chères comme la relation mère-fille, l'enfermement, les ruptures, la féminité ou encore les accidents de la vie. Dans son dernier film, le réalisateur reprend donc les ingrédients qui ont fait la recette de son succès mais si certains y voient un aveu de faiblesse, d'autres seront ravis de retrouver ce qu'ils aiment tant dans la filmographie d'Almodovar.

Une tragédie signée d'un grand maître espagnol
Une tragédie signée d'un grand maître espagnol

Julieta raconte la séparation d'une mère (l'héroïne du film superbement incarnée par Emma Suares) et de sa fille, Antia. Le début du film va mettre en place le drame qui s'y joue à travers les yeux de l'héroïne devenue plus âgée. Cela fait une douzaine d'années qu'elle n' a plus vu sa fille et alors qu'elle s'apprête à quitter Madrid avec son compagnon, elle croise par hasard une amie d'enfance d'Antia. Celle-ci lui avoue qu'elle l'a croisée en Suisse. Cet aveu inattendu fait tout ressurgir, tant et si bien que Julieta finit par rester à Madrid. Ses souvenirs retrouvés, elle retrouve à nouveau l'espoir de retrouver Antia.

Le spectateur va alors replonger quelques années en arrière et dérouler, en même temps que l'héroïne, toutes les étapes d'un destin et d'un parcours de vie qui mèneront à la fameuse rupture.

Une tragédie signée d'un grand maître espagnol
Une tragédie signée d'un grand maître espagnol

Si Julieta rappelle, dans certaines scènes, Parle avec elle, Tout sur ma mère ou encore Volver, il tient surtout le spectateur en haleine tout au long du film. La tonalité dramatique est omniprésente, jusqu'à la dernière seconde. Le jeu des personnages est tel que le film verse à bien des égards dans le genre théâtral. Rossi De Palma est méconnaissable en femme de maison, comme habitée par le mystère et la noirceur. Le décor du film finit lui aussi par nous enfermer comme ce train, au tout début, qui nous rappelle L'Inconnu du Nord-Express signé Hitchcock (une référence loin d'être neutre et qu'on sent très présente tout au long du film). Le maison en bord de mer ajouter aussi à l'angoisse. L'enfermement est aussi celui de la mère de Julieta. Malade, souffrant probablement d'alzheimer et que le Marie enferme à clé pour vivre un amour caché.

Une tragédie signée d'un grand maître espagnol

Mais Almodovar emprunte ici surtout à l'univers de la tragédie grecque. Le prénom Antia comme antiquité. La profession de Julieta : professeur de philologie grecque. La référence au personnage d'Ulysse ou encore l'incarnation de la nymphe, évoquée en filigrane par la jeune Julieta. Tragédie grecque encore avec le thème du sort qui frappe encore et toujours. Le bonheur que l'on croit retrouvé et qui s'échappe avec une telle violence et sans prévenir. La malédiction qui frappe inexorablement. Le spectateur attend la fin, comme une délivrance finale. Il scrute tous les indices laissés par le réalisateur pour comprendre et d&jouer les pièges du scénario. Mais impossible. Pedro Almodovar excelle dans le thriller. Un thriller espagnol qui ajoute à l'angoisse une dimension intime et féminine.

Une tragédie signée d'un grand maître espagnol
Une tragédie signée d'un grand maître espagnol

Moralité : Julieta est unique en son genre. Le film n'est pas une pâle copie des anciens succès de Pedro Almodovar. Il est au contraire le prolongement de toute une œuvre et sans doute bien plus aboutie qu'on ne le pense. Julieta signe là la renaissance d'un réalisateur qui cherche à se réinventer sans renier qui il est et ce qui l'anime avant tout : la passion humaine.

A noter aussi dans Julieta : la mise en scène de nouveaux talents comme Emma Suarez, qui a notamment excellé dans des films fantastiques et d'horreur espagnol, Dario Grandinetti, déjà à l'affiche de Parle avec elle et dernièrement, des Nouveaux Sauvages, Rossi De Palma, une des égéries d'Almodovar plus que jamais convaincu par son talent et son physique atypiques.

Une tragédie signée d'un grand maître espagnol

Et si vous voulez compléter votre lecture de Julieta, lisez Fugitives, un recueil de nouvelles d'Alice Munro dont Pedro Almodovar s'est inspiré pour écrire le scénario.

Enfin, sachez aussi que Julieta devait initialement s'intituler Silencio. Pedro Almodovar a finalement décidé de renoncer à ce titre pour ne pas faire ombrage au prochain film de Martin Scorcese, lequel s'intitulera Silence.

Nul doute en tout cas que le dernier Julieta ne doit pas être passé sous silence...à l'instar de la bande son signée Alberto Iglesias.

Une tragédie signée d'un grand maître espagnol
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19 avril 2016 2 19 /04 /avril /2016 10:44
5 raisons et plus encore d'aller voir Five

Five, c’est le titre d’un film de printemps. Un film qui donne la pêche et qui donne surtout envie de cultiver des valeurs simples et belles comme l’amitié.
Car dans Five, il est question d’amitié. 5 amis qui découvrent la vie et plus précisément la colocation. Oui, mais partager tout entre amis impose-t-il de partager aussi les « bourdes » des uns et des autres.

Pierre Niney, qu’on a clairement plaisir à retrouver, campe le héros de ce feel good movie. Sensé faire des études de médecine financée par son riche père, il est donc celui qui finance la colocation dans un appartement cossu parisien. Nos 5 copains auraient très bien pu continuer à couler des jours peace and love dans ce superbe appartement si seulement, une fête de famille n’avait pas révélé le pot aux roses. Résultat : Samuel se voit couper les vivres sans oser l’annoncer à ses 4 copains. Celui qui jusqu’ici consacrait sa vie au théâtre, rêvant d’être acteur, enfile un nouveau rôle : celui de dealer d’herbe improvisé.

5 raisons et plus encore d'aller voir Five

Au-delà du pitch qu’on peut parfois avoir du mal à trouver crédible, le jeu des acteurs, lui, tient clairement la route. Pensionnaire de la Comédie Française de 2010 à 2015 et césarisé l’an dernier pour sa prestation dans Yves Saint Laurent, Pierre Niney comme à son habitude nous régale de son verbe et de son élocution rapide comme de son charme intemporel. Quant aux autres jeunes comédiens qui forment avec lui cette bande truculente, citons d’abord François Civil, incarnant Timothée, bientôt dans la boucle de la supercherie orchestrée par Samuel. A la fois touchant et drôle, il fait partie de deux scènes cultes du film, qui, nul n’en doute, feront le buzz d’ici quelque temps. Au casting aussi, Igor Gotesman, dans le rôle de Vadim, le copain toqué, en guerre contre toutes les bactéries de ce monde et qui surtout, cache un autre secret : son histoire d’amour avec Julia, incarnée par Margot Bancilhon. C’est la seule fille de la bande et qui permet aussi de s’interroger sur la relation d’amitié fille-garçon. Au langage cru et direct, elle joue aussi le rôle d’une jeune fille de son temps, qui avance dans la vie sur le même pied d’égalité que les hommes. Idrissa Hanrot est le dernier de la bande, qui décroche avec Nestor, son premier grand rôle à l’écran. Lui aussi est presque flanqué d’un toc : son addiction au sexe.

5 raisons et plus encore d'aller voir Five

Bref, les personnages sont croqués avec réalisme et efficience. On croit à l’histoire d’amitié qui les lie les uns aux autres. On aimerait s’immiscer dans leur bande. Une bande de potes qui parle 100% aux générations d’aujourd’hui. Avec force d’humour et de dérision, la précarité des jeunes, le rapport aux addictions comme la drogue ou le sexe, l’amour, l’amitié, les conflits de génération sont autant de thèmes actuels abordés pour parler au plus grand nombre.

La relation que Samuel entretien avec Michèle Moretti est l’occasion d’un clin d’œil au monde du théâtre. Elle est aussi à la fois toute en pudeur et en drôlerie.

Mention spéciale à une autre scène culte du film, mettant en scène Fanny Ardant et Pascal Demolon en consommateurs de drogue, totalement déjantés.

5 raisons et plus encore d'aller voir Five
5 raisons et plus encore d'aller voir Five

Bref, Five est un film qui se consomme entre amis et défile si vite, qu’il mériterait presque d’être visionné une seconde fois pour capter l’intégralité du texte. Il fait écho à la fois à l’Auberge Espagnole, le Péril Jeune, En cloque mode d’emploi ou SuperGrave. Sorte de méli-mélo de styles, de genres où, dixit Pierre Niney, « l’amour pour le médiocre qui peut devenir génial ». Des répliques trash et qui font rire même après, des jeux d’acteurs 100% naturels, c’est clair, on n’avait pas vu de film de « poteaux » aussi réussis et frais depuis longtemps. Et dans une période quelque peu sombre, ça fait du bien ! Ecoutez aussi la bande son qui ajoute au dynamisme du film, dont le titre Reuf de Nekfeu !

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11 avril 2016 1 11 /04 /avril /2016 20:54
Bel hommage à une belle profession

Il y avait longtemps qu'on n'avait vu Marianne Denicourt au cinéma, c'est donc avec plaisir qu'on la retrouve à l'affiche de Médecin de Campagne, signé Thomas Lilti. Le réalisateur, à qui on doit, il y a déjà deux ans, Hippocrate, nous revient ici avec un film qui oscille entre comédie sociale et documentaire. Certes, la thématique "médecine" reste au coeur de l'oeuvre mais cette fois-ci, le ton est loin d'être décalé et humoristique, plutôt dur et parfois amère.

Dans Médecin de Campagne, le réalisateur nous offre à voir une autre image de la médecine, celui de praticiens installés en milieu rural. François Cluzet campe donc un de ceux-là, qui a posé ses valises dans la région de Beauvais. Frappé d'une maladie grave le contraignant à lever le pied sur ses consultations, il se voit, malgré lui, obligé de se faire seconder au quotidien. C'est là qu'arrive une jeune interne, incarnée par Marianne Denicourt, venue de Paris pour assurer cette mission.

Bel hommage à une belle profession

En même temps que l'actrice, le spectateur va découvrir le quotidien de ces médecins de campagne. Au coeur du terroir, ils partagent avec leurs patients non seulement des problèmes de santé mais aussi des problèmes socio-économiques ou psychologiques. La détresse des paysans, la solitude des aïeuls laissés quasi à l'abandon, le dénuement des femmes élevant seules leur famille nombreuse..., le médecin de campagne devient pour chacun bien plus qu'un prescripteur d'ordonnances, un donneur de son temps, force d'écoute incroyable. Patient pour ses patients, il en devient presque parfois un membre de la famille à part entière.

C'est donc à la fois cette belle et sensible image et ce rôle clé du médecin de campagne que Thomas Lilti réhabilite si justement.

Bel hommage à une belle profession

Si la pseudo histoire d'amour entre Cluzet et Denicourt est de trop, voire cousue de fil blanc, reste que la qualité de la réalisation tient pour l'essentiel dans le jeu de ces deux acteurs. François Cluzet est d'un naturel incroyable. Tout en sobriété, il donne corps au personnage et transmet à lui seul les messages forts du film. Marianne Denicourt balance entre séduction, charme et sobriété, elle aussi. Bref, ce duo fonctionne et s'intègre parfaitement à la kyrielle de personnages. Ces derniers sont d'ailleurs d'une authenticité certaine et reflètent cette province en proie à la désertification médicale.

Bel hommage à une belle profession

Comme le curé ou l'instituteur, le médecin se veut la figure emblématique et le pilier du village. Ne pas encourager la pratique de ces médecins de campagne, c'est tout simplement faire mourir des communautés. A l'inverse, nourrir la vocation, c'est aussi réhabiliter le médecin de campagne dans son rôle premier : créateur de lien social.

Bel hommage à une belle profession

A noter : des scènes filmées tout en émotion où la caméra se fixe sur les expressions des visages, qu'il s'agisse du doyen et de son chien ou de la mère de François Cluzet. La lumière oscillant entre jour et nuit, fige en quelque sorte les barrières temporelles du film, comme pour plonger encore plus le spectateur dans une introspection et une méditation.

Bel hommage à une belle profession

Car après tout, en ville comme à la campagne, que doit-on attendre vraiment d'un bon médecin ? Qu'il nous prescrive de qu'on lui demande ou qu'il sache lire entre les lignes et d'une oreille attentive, nous invite à être à l'écoute de nous-même pour être mieux dans notre corps ? Réponse dans les salles obscures et dans Médecin de Campagne...

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14 février 2016 7 14 /02 /février /2016 14:01

Bientôt les vacances scolaires ou simplement l'envie de se bouger et de se cultiver le temps d'un week end gris ? Direction l'Institut du Monde Arabe pour une superbe exposition consacrée aux mystères d'Osiris. Vous avez jusqu'au 5 mars prochain (date de la prolongation) pour plonger à la découverte de l'Egypte mythique et d'une figure hautement inspiratrice et inspirante : Osiris.

Osiris, une expo pour revisiter la légende...

Ce sont presque 300 objets qui attendent le visiteur, 300 traces d'une histoire particulière et de notre Histoire. Autan de trésors qui s'offrent à nos yeux et qui sont le fruit des fouilles archéologiques entreprises dès 1997 par Franck Goddio,au large de la baie d'Aboukir. Au cours de l'exposition, deux films vidéos présentent d'ailleurs le travail d'orfèvre et le talent de cette équipe. Tous à force de descentes au fond de la Méditerranée, finiront par reconstituer les différentes parties du puzzle qui forment la légende d'Osiris.

Osiris, une expo pour revisiter la légende...

Osiris, c'est d'abord l'histoire de deux frères dont Seth, le jaloux, qui envie le pouvoir et le trône d'Osiris. Une histoire qui n'est pas sans rappeler celle d'Abel et Cain. Seth finira donc par parvenir à ses fins en découpant en 14 morceaux le corps de son frère. Mais c'était sans compter l'amour de sa bien-aimée, Isis, qui métamorphosée en milan noir, parviendra à redonner vie à son époux. Un mythe est né et dès lors, chaque année, il sera commémoré, le jour de la renaissance d'Orisis. Là encore, cela n'est pas sans rappeler la Bible et la résurrection de Jésus.

Osiris, une expo pour revisiter la légende...
Osiris, une expo pour revisiter la légende...

Sur 1 000 m2 d'exposition, on découvre les objets, statuettes, amulettes et autres qui enrichirent les fameux mystères ou étapes de la commémoration. Tout ce qui a pu être mis à jour dans les anciennes villes d'Héracléion et Canope. Notamment, une barque de 10 mètres de long qui, raconte-t-on, permettait le voyage de la momie d'Osiris entre Héracléion et Canope, à destination du royaume des morts.

Osiris, une expo pour revisiter la légende...

Pourquoi aller voir cette exposition ? Plusieurs raisons. La première : la chance de pouvoir découvrir des objets pas encore vus en France, dont certains sortent d'Egypte pour la première fois. Ensuite, cette exposition est l'occasion de se familiariser avec la culture égyptienne et de le revisiter le mythe d'Osiris, voire de le mettre en lumière avec la relation catholique et certains épisodes de la Bible, ce qui est intéressant. Quel que soit l'âge ou la connaissance du monde égyptien, cette exposition est l'occasion d'ouvrir grand les yeux sur une civilisation faite de cultes mais surtout, riche d'enseignements. La qualité des vestiges retrouvés, les us et coutumes qui s'y rapportent ne peuvent que laisser surpris le visiteur devant tant d'ingéniosité. La beauté des statues, leurs expressions et le polissage des pierres invitent à l'introspection. De la statue gigantesque du dieu Hâpi qui trône au centre de la première salle (5,90 mètres de haut et 6 tonnes) jusqu'à la magnifique statue polie dArsinoé II, en passant par le réveil d'Osiris ou la statue de Thouéris. Chapelles, stèles ornées de hiéroglyphes intacts, l'exposition est tout simplement émouvante.

Osiris, une expo pour revisiter la légende...

Pour Jack Lang, lexposition Osiris, Mystères engloutis d’Égypte "a pour ambition d’être pour le visiteur à la fois source d’admiration et de connaissance, d’émotion artistique et de quête spirituelle. Chaque civilisation tente d’apporter sa réponse aux grandes questions de la vie et de la mort". Le mythe d’Osiris, démembré et ressuscité, fait écho, comme on l'a dit, à l'histoire de la Bible et de la résurrection de Jésus. Isis, Marie, deux figures féminines qui participent de l'immortalité de leur époux.

L'exposition Osiris est à faire pour tout simplement voyager dans une culture, une civilisation et une communauté de talents qui résonne d'ailleurs avec notre actualité. Attention, vous n'avez plus que jusqu'au 5 mars pour aller admirer les trésors de la légende d'Osiris...

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