Hier soir, j'étais au Trianon, non pas pour voir une Nouvelle Star, mais pour encore et toujours apprécier le talent et l'énergie de mon idole : Stephan Eicher.
Dès les premières mesures et dès que sa voix intacte, un peu cassée de suisse allemand se sont fait sentir, alors, oui, j'ai replongé dans toute une époque. Celle où adolescente, je forgeais mes goûts et je découvrais le mot même d'idole.
Au fil des chansons que Stephan égrène sur scène, je m'interroge sur le concept d'idole. L'idole peut tour à tour être un modèle, la représentation inconsciente d'une âme soeur ou d'un fantasme mais surtout, une inspiration.
Lorsque Stephan se met au piano pour interpréter Tout doit disparaître - écho à la triste actualité de ces entreprises qui ferment les unes après les autres en emportant avec elles leur savoir-faire -, je me dis que si le chanteur de Combien de Temps a pris quelques rides et quelques cheveux blancs, il a su se renouveler, prendre suffisamment confiance et aisance pour dénoncer à son tour les injustices sociales dont il est le témoin européen. La complicité avec Philippe Djian permet encore et toujours de lier la plume et la musique avec une intelligence et une finesse qui dépasse les années.
Et puis, quand Stephan en vient à reprendre le célèbre Déjeuner en Paix avec un réarrangement parfait, je me dis qu'une idole, c'est ça aussi. C'est quelqu'un qui sait réinventer son art en permancence, partir du vieux pot pour en orchestrer les meilleures confitures.
Les années passent, les époques se succèdent avec leurs mêmes maux, les héros et les anti-héros finissent par se confondre mais les idoles, les vraies, elles, demeurent les mêmes à nos yeux.
Dans ce monde où tout part a volo, qu'il est bon d'être toujours inspiré. Stephan s'inspire de tout et d'une culture musicale tsigane et universelle, où une guitare électrique peut cotoyer un violon pour créer une harmonie magique. Et moi, Eicher continue à m'inspirer...autant qu'il anime ma mémoire de souvenirs forts.
Et vous qui lisez, regardez, écrivez, travaillez, y-a-t-il aussi quelqu'un qui vous inspire ? Je suis curieuse de connaître tous ces inspirateurs qui participent aussi à cette part de nous-mêmes...
Enfin, en attendant d'en savoir plus sur vos "idoles", je vous invite à réécouter, découvrir, aimer (qui sait ?) mister Eicher...